Gare de Perrache

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localisation Bibliothèque municipale de Lyon / P0979 005 00185
technique 1 photographie numérique : couleur
description Inscription(s) sur l'image : "1914-1918 / à Madame Bizolon, / Chevalier de la Légion d'Honneur, / mère des Poilus, / en souvenir des services rendus / à nos soldats, / 1939-1940" (plaque mémorielle).
historique Plaque mémorielle inaugurée le 20 septembre 1941.
historique Marie Josephte Clotilde Thévenet, naît le 20 janvier 1871 à Coligny (Ain), fille de Marie Jules Alexandre Thévenet, sabotier et de Marie Jeannette Nicod. Elle se marie à Coligny avec Joseph Bizolon. Le couple a un seul enfant et vient s'installer à Perrache, où le mari s'établit cordonnier. Il décède peu avant la Grande Guerre. A Lyon, c'est le moment où se développent de nombreuses initiatives publiques et privées de soutien aux soldats. A côté des organismes comme la Croix-Rouge et des associations, les initiatives individuelles sont multiples. Clotilde Bizolon dont la petite mercerie cordonnerie se trouve près de la gare de Perrache, ouvre dans le hall de celle-ci un comptoir fait de larges planches reposant sur des tonneaux où elle sert gratuitement café et vin aux soldats en transit. Elle devient vite "la mère Bizolon" avant de recevoir le titre de "maman des poilus". Entretemps, elle a appris la mort de son fils unique : Georges François André Bizolon, né le 25 août 1891, à Coligny, sergent au 21e bataillon de Chasseurs à pied, est tué le 18 mars 1915 à Lorette (Pas-de-Calais), d'un coup de feu reçu au combat. Cela ne l'empêche pas de poursuivre sa tâche avec résolution et vaillance. Elle reçoit des soutiens financiers, notamment de la part d'un riche américain M. Hoff. Le maire, Edouard Herriot, lui fait construire devant la gare un abri en dur, un véritable "pied humide" connu de tous les soldats. Elle interrompt cette activité à la fin de la guerre et est faîte Chevalier de la Légion d'Honneur en 1925. En septembre 1939, Clotilde Bizolon reprend tout naturellement son service de boissons chaudes à la gare mais toutes sortes d'individus louches, parfois rencontrés dans les bars, profitent de son dévouement. Le jeudi 29 février 1940, le voisin droguiste croit entendre une plainte venant de chez la mère Bizolon. Il se précipite et trouve la maman des Poilus, à terre, dans une mare de sang. A l'Hôtel-Dieu, encore consciente, elle déclare : "J'ai été attaquée par derrière, par un jeune qui venait relever le compteur". Elle tombe dans le coma et décède le 3 mars. Toute la population se mobilise mais l'enquête piétine. On n'a pas retrouvé le lourd objet qui a fracassé son crâne et pour le docteur Locard, aucune empreinte n'est identifiable. Rien ne permet de mettre la main sur l'assassin. Clotilde Bizolon est inhumée au nouveau cimetière de la Guillotière.
note bibliographique Les plaques commémoratives racontent Lyon / Jean-Marc Mourier et Michel Morandet, 2017 [BM Lyon, 6900 Z0 MOU]. - Ces Lyonnaises qui ont marqué leur temps : passionnées, fascinantes, légendaires / Jean Butin, 2004 [BM Lyon, 6900 B BUT].

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